L’essor et le développement rapide du parc de véhicules électriques sont favorisés par la perspective de rationnement des énergies fossiles non-renouvelables, et par la rapide montée en puissance d’une prise de conscience écologique, encouragée par les états. Chaque modèle de véhicule électrique est livré, de série, avec un kit de branchement domestique, pour la recharge des batteries. Ces dispositifs basiques ont le mérite d’exister, mais sont nivelés sur la puissance des réseaux les plus faibles. Résultats : des temps de recharge excessifs, propres à décourager le plus enthousiaste partisan de ce moyen de déplacement moderne ! L’une des solutions évidentes de contourner ce problème, consiste à installer une station personnelle de recharge murale, dédiée. Connue sous l’anglicisme « Wallbox » (littéralement boîte murale), qui est, soit dit au passage, également une marque à part entière. La wallbox de 22 kW est une alternative séduisante, située au centre de la gamme des puissances, réunissant de nombreux atouts, mais à quel coût ?
Un investissement fondamental
On l’a bien compris, il n’est pas envisageable de devoir patienter quelquefois plusieurs jours, pour pouvoir réutiliser son véhicule électrique. Certes, de nombreuses nouvelles stations de recharge sont installées chaque jour dans des lieux publics (places de parking, places de villages…) ou dans certaines collectivités publiques ou privées (grandes enseignes commerciales, aéroport, parkings d’entreprises ou d’hôtels…), mais rien ne remplace le confort de faire sereinement le plein, en rentrant le soir à la maison. Cette faculté est même vitale pour l’exercice de certaines professions dont le véhicule constitue un outil de travail, vecteur important de rentabilité. Les dirigeants d’entreprise, les commerciaux ou professions libérales et bien d’autres, ne peuvent compter que sur leur temps de repos ou les quelques heures passées au bureau, pour redonner à leur véhicule électrique l’autonomie nécessaire à l’exercice de leur activité. Dans ces cas précis, aucune hésitation n’est acceptable, la Wallbox s’impose, au même titre que le véhicule auquel elle est destinée.
Un investissement de sécurité
Ce n’est ni par mépris de leur clientèle ni par économie mal comprise, que les constructeurs fournissent des dispositifs de recharge d’aussi faible puissance. En fait, ils sont contraints de fournir un système fonctionnant, sans danger, sur l’ensemble des installations particulières soumises aux règlements en vigueur. Dans notre pays, les prises de courant 220 V standards, installées dans toutes les habitations sont limitées à 16 A, soit à une puissance admissible d’environ 3,5 kW. Utiliser cette limite de puissance pendant de longues périodes peut cependant produire des surcharges provoquant une surchauffe des câbles du réseau domestique général.
Dans ces conditions, la mise en sécurité fréquente des disjoncteurs ou pire les incendies par court-circuit sont d’autant plus probables qu’un grand nombre d’installations électriques domestiques ne sont pas conformes à la norme ou limitées à 10 A, comme certaines prises télécommandées. Contraints de fournir un produit destiné au plus grand nombre, sans préjuger de la qualité de l’installation dans laquelle il sera utilisé, les constructeurs n’ont pas d’autres alternatives, que de limiter drastiquement la puissance de leur fourniture, pour assurer la sécurité de leur clientèle. Rien ne serait pire, en effet, pour l’image des marques ainsi que pour celle du concept de véhicule électrique, qu’une succession d’incidents ou d’accidents manifestement provoqués par le dispositif de recharge, même s’ils trouvent leur origine réelle dans la vétusté ou à la non-conformité de l’installation privée. Pour les mêmes raisons, les constructeurs proposent de plus en plus souvent de fournir et de faire installer une Wallbox spécifiquement conçue pour leurs modèles de véhicules. Attention toutefois, s’ils assurent la maîtrise d’œuvre des travaux, la mise en conformité de capacité du compteur, reste toujours à la charge du client et le refus de son exécution ne constitue pas un motif d’annulation de la commande.
Pourquoi choisir d’installer une wallbox ?
La recharge à domicile des véhicules électriques est largement plébiscitée par les utilisateurs, puisqu’il concerne aujourd’hui, plus de 95 % d’entre eux. Nous avons relaté plus haut, l’excessive lenteur des chargements (comptez en moyenne +/- 10 km d’autonomie pour 1 heure de chargement sur une prise confort ordinaire ou le double sur une prise renforcée.) et les risques inhérents à ce genre de pratique pour l’intégrité de la maison et la sécurité de ses occupants. Ces raisons sont, à elles seules, des arguments suffisamment puissants pour justifier l’installation d’une station murale spécialisée. On en dénombre cependant d’autres, plus ciblés sur le confort, la maîtrise des coûts de chargements ou de la gestion de la recharge. La personnalisation du dispositif n’a pratiquement que les limites du réseau public d’alimentation et le budget que vous pouvez y consacrer. On y trouve pêle-mêle :
- la présence ou sophistication plus ou moins élaborée d’un écran de contrôle dédié ;
- connexion Bluetooth ou Wifi ;
- le réglage plus ou moins abouti de la puissance de charge ;
- le pilotage à distance de l’activation et/ou du réglage de la puissance ;
- la programmation des périodes de chargement (notamment pendant les heures creuses) ;
- cahiers des périodes de consommation et d’historique des coûts…
Limites à l’installation d’une wallbox
Installer une station murale de chargement est relativement simple dans une maison individuelle. Il suffit de contrôler la puissance disponible au réseau, pour vérifier son adéquation avec la puissance de la borne envisagée. Notez à ce sujet, que la majorité des bornes ajuste automatiquement leur puissance à celle du réseau. Cette caractéristique constitue une réelle sécurité, mais rallonge d’autant les temps de charge. Dans ce cas, on peut s’interroger sur l’intérêt du surinvestissement dans une puissante borne, qui ne sera pas utilisable sur toute sa plage d’utilisation. En effet, il est possible d’augmenter l’ampérage supporté par le disjoncteur du compteur, mais dans la seule limite disponible sur le réseau public local. La puissance domestique courante est limitée à 12 kVA, pour les installations monophasées et 36 kVA pour les triphasées. Au-delà, les tarifs sont souvent rédhibitoires pour un utilisateur particulier. Vous serez donc contraints de modérer vos prétentions en matière de temps de charge.
La procédure se complique singulièrement pour les logements collectifs et/ou en copropriété. La première difficulté consiste à obtenir l’autorisation du bailleur ou du syndicat de copropriété. Les délais de traitement peuvent être longs, voire très longs, en cas de saisine du tribunal d’instance par les propriétaires récalcitrants (6 mois semblent être le délai minimal raisonnable.). Ce quitus obtenu, vous devrez faire face aux frais d’installation, difficile à chiffrer tant les situations peuvent être différentes, mais qui comprendrons au minimum, en plus de la station, un compteur dédié à cet usage, un dispositif de verrouillage interdisant l’usage au public et l’installation d’une ligne électrique spéciale entre la station et le compteur collectif. La facture s’alourdit encore s’il est nécessaire de creuser des tranchées sur les voies d’un parking, pour une localisation extérieure. Une solution satisfaisante peut consister à l’installation, par la copropriété, d’une ou plusieurs bornes, sur le modèle des bornes publiques. Reste encore à obtenir l’aval de l’ensemble des décideurs !
Choisir une station compatible avec le plus grand nombre de véhicules actuels ou prévisibles, peu être un bon calcul
La puissance d’une station personnelle de chargement est le fruit d’un compromis entre :
- la puissance maximale admise, de l’automobile électrique ou hybride rechargeable concernée ;
- la puissance électrique disponible au secteur ;
- le temps conventionnel, acceptable par le consommateur pour recharger au moins 80 % de l’autonomie.
Notez que la voiture change périodiquement, mais que la station reste ! Il est donc judicieux, lors d’un premier équipement, d’analyser votre façon habituelle de gérer votre parc d’automobile de façon plus globale (du foyer par exemple), pour en déduire les probables besoins futurs. Cet effort prévisionnel doit vous aider à dépasser la situation d’urgence provoquée par votre récente acquisition, pour vous projeter dans un proche avenir. Votre conjoint, par exemple, vient d’acquérir un véhicule hybride rechargeable, justifiant l’installation immédiate d’une station de recharge. Dans l’état actuel des choses, quelle que soit la marque ou le modèle d’un véhicule hybride, la puissance maximale de charge des hybrides est limitée à 7 kW. Privé de choix, vous ferez donc, l’acquisition d’une station de cette puissance, qui autorise les conditions de charge les plus performantes pour ce véhicule.
À la réflexion, cependant, vous changez vous-même de voiture chaque année, l’échéance n’est donc pas si lointaine. Compte tenu des impératifs conjoncturels, vous opterez à coup sûr, pour une berline électrique de forte puissance, puisque les dernières thermiques étaient toutes de forte cylindrée. Un rapide tour sur les sites des modèles actuels capables de répondre à vos besoins met en lumière une évidence : la station remplissant toutes les cases pour charger ce type de véhicule dans les conditions souhaitées, doit être dotée d’une puissance de 22 kW. La donne vient de brusquement changer. Vous n’installerez pas la station initialement prévue pour le nouveau véhicule hybride, mais une station plus puissante, capable de recharger aussi, la seconde voiture du foyer. Prenez soin, toutefois, de bien choisir une borne au mode de charge N° 3, permettant acceptant de shunter le système de charge embarqué, pour s’adapter à la puissance maximale admise pour chaque voiture. Le type de prise peut, quant à lui, être facilement réglé par l’utilisation éventuelle d’adaptateurs spécialisés.
4 bonnes raisons d’installer une wallbox de 22 kW
1 – Autonomie
La wallbox 22 kW est la plus puissante des stations domestiques polyvalentes. Elle permet le chargement de la totalité des marques et modèles de voitures électriques citadines ou berlines, utilisant les prises de type 2. Pour cela, elle utilise une technologie intelligente de reconnaissance des puissances admises entre 3,7 et 22 kW, en toute quiétude, sans risque d’erreur et à moindre manipulation. Cette caractéristique lui permet d’être opérationnelle sur tous les types de véhicules. Évidement, le temps de chargement varie d’un modèle à l’autre, car il est dépendant du type et de la contenance de la batterie embarquée, différents selon le modèle. On peut cependant remarquer, que, toute chose étant égale par ailleurs, la durée de chargement est 10 fois plus courte qu’avec le câble branché sur une simple prise confort et encore 5 fois plus rapide qu’avec une prise dite « renforcée ». Ainsi, en une heure de charge, vous emmagasinez l’énergie nécessaire pour parcourir 10 km avec une prise ordinaire, alors que la Wallbox 22 kW vous offre 100 km. C’est là son principal avantage, mais elle en cache bien d’autres !
2 – Sécurité
La Wallbox 22 kW embarque généralement un dispositif de détection des défauts de courant continu. Parallèlement, l’alimentation de chaque borne est protégée par un disjoncteur intégré. Cette double protection électrique, appliquée au véhicule, doit obligatoirement être complétée par une protection des personnes, sous la forme d’un disjoncteur différentiel de type A. Ainsi, si vous installez la borne dans votre garage/atelier, la protection aux projections d’eau et à la pluie, prend moins d’importance que la résistance aux chocs accidentels !
3 – Robustesse
De façon générale, les bornes de recharge sont des matériels conçus pour durer. Nous touchons en cela l’intérêt d’un choix initial judicieux. Protégée par son carrossage étanche aux poussières et aux projections d’eau (Minimum : IP 54, Conseillé : IP 55), résistant aux chocs (IK) et ne nécessitant pas d’entretien, la Wallbox 22 kW peut être indifféremment installée à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments, sur un mur ou contre une colonne.
4 – Pratique
La Wallbox 22 kW, communique en permanence avec vous, selon le mode qui vous convient le mieux. Soit visuellement, par la coloration variable de LED, en fonction de son statut de fonctionnement (disponible, en charge, standby, défaut), soit à distance, à l’aide d’une application téléchargeable sur votre téléphone portable. Ce logiciel vous permet de contrôler en temps réel, l’ensemble des modes de fonctionnement, paramètres et réglages de la station. Les transferts de données peuvent, en outre être réalisés par liaison Ethernet, Wifi ou Bluetooth. Attention, peu de modèles de bornes sont munis de dispositifs de rangement des câbles. La plupart du temps en option, ces équipements évitent cependant, la détérioration et l’usure prématurée de cet équipement majeur, lorsqu’il n’est pas utilisé.
5 – Compteur énergétique
Compteur énergétique et équipement permet de mesurer, de façon précise, les quantités d’électricité distribuées lors de chaque plein. C’est un outil de gestion important pour ventiler la consommation de chaque véhicule et différencier la consommation domestique de celle imposée par la ou les automobiles.
Cette énumération constitue la liste minimale à prendre en considération pour l’acquisition d’une borne de chargement 22 kW, quelle que soit la marque que vous choisirez. Nous en avons volontairement écarté certains aspects très techniques, difficilement interprétables par un non-initié, du type fonctions de verrouillage RFID ou protocole OCPP pour la communication back-end. Nous laissons aux puristes le loisir de les découvrir en décortiquant les fiches spécifiques à chaque appareil.
Installation d’une Wallbox de 22 kW
Le principal inconvénient de la Wallbox 22 kW (en dehors de son coût relativement élevé), réside dans ses contraintes d’installation. Selon les règles de l’art, elle doit faire l’objet d’une ligne dédiée. En clair, cela implique de tirer une nouvelle ligne de forte section, équipée de ses protections, entre la borne et le tableau de distribution primaire. Cette opération, plus ou moins problématique selon la configuration des locaux, la disposition et l’éloignement du compteur peut entraîner des dégradations aux locaux et un surcoût non-négligeable. Cette situation se complique encore si, comme pour la majorité des foyers, l’alimentation actuelle de votre compteur s’effectue en 220 V monophasés. En effet, la totalité des Wallbox 22 kW et la quasi-totalité des autres marques de bornes de cette puissance sont alimentées en courant triphasé. Pour votre installation, un tel changement implique au minimum, le remplacement du compteur et une redistribution des circuits qui devront être équilibrés sur 4 fils, d’alimentation, à la place des 2 d’origine. Le remplacement de tableau primaire n’est pas à exclure. Ces précisions n’ont aucun caractère de dissuasion, car tous ces travaux sont effectués en routine par l’ensemble des professionnels de la branche. Il nous semblait cependant utile de les évoquer ici, en tant qu’éléments importants dans la prise de décision finale.
Tarifs pour l’installation d’une Wallbox 22 kW
Le prix de revient d’une borne de recharge est constitué de 2 postes budgétaires bien distincts la fourniture et l’installation. La fourniture de la borne de 22 kW ne génère généralement pas de grande surprise. Il faut compter, selon la marque, la polyvalence et la sophistication du produit, entre 900 et 2 000 euros TTC (la valeur moyenne étant plutôt autour de 1 100 €). Vérifiez, cependant que le prix qui vous est proposé, comporte la fourniture des protections électriques DC et du support de câble, accessoires indispensables qu’il faut rajouter le cas échéant. Autre point à contrôler : la garantie. La plupart de ces matériels affichent fièrement une garantie de 2 années. Il est intéressant de gratter un peu ce vernis racoleur, car derrière cet effet d’annonce, se cachent des réalités souvent très différentes. Faites-vous donc éclaircir l’étendue des prises en charge et surtout celui des exemptions. Il y a là quelquefois matière à réflexion, surtout si vous décidez d’installer ce matériel vous-même. Notez, enfin, que depuis le 1er janvier 2021, la TVA applicable à ce type de produit est passé de 20 % à 5,5 %.
Pour les raisons invoquées plus haut, le prix de revient de l’installation, soulève des incertitudes beaucoup plus préoccupantes et peut être sujet à d’énormes variations. De 150 à 300 € TTC, si vous avez la qualification pour le faire vous-même, cela peut passer à 600 ou 1 000 €, par un professionnel s’il n’y a pas de difficulté particulière ou de longues lignes à tirer. Dans le cas contraire, notamment s’il faut changer le système d’alimentation monophasé en triphasé, il est impossible de donner ici, ne serait-ce qu’une estimation. La seule solution consiste à faire établir au moins trois devis documentés, par des entreprises différentes, pour avoir une idée précise de l’étendue et du prix des travaux. Faites-vous bien expliquer, en outre, les conséquences prévisibles sur l’installation déjà en place et les surcoûts d’exploitations de tels changements.
Coup de pouce de l’état
Dernières précisions pour adoucir le poids financier de l’opération : l’état, sensibilisé par toute initiative personnelle apte à diminuer l’effet des énergies fossiles sur le climat et fortement incité par la directive européenne 2014/94/UE, a décidé de vous aider financièrement par des mesures fiscales incitatives. L’acquisition de bornes de recharge à domicile éligibles (norme NF EN 62196-2) et leurs installations effectuées par un professionnel qualifié IRVE, bénéficient d’un crédit d’impôt égal à 75 % des dépenses, plafonnées à 300 € par borne (exercices fiscaux 2021, 2022, 2023). Cet avantage fiscal est limité à 1 borne pour une personne isolée (300 €) et 2 bornes par couple (600 €), auxquelles peut s’ajouter 1 borne pour résidence secondaire (+300 €). Les propriétaires, locataires ou personnes hébergées gratuitement sont éligibles à cette aide fiscale, sans conditions de revenus, mais doivent déclarer les travaux sur les cases 7ZQ, 7ZR, 7ZS et/ou 7ZT de la ligne « Système de charge pour véhicules électriques », selon la situation.
Une prime complémentaire est prévue pour les seuls copropriétaires en logements collectifs, dans les dispositions du programme « advenir ».